Psyttalia et co.
Introduction : 17 juillet et septembre 2008
Lâcher de Psyttalia à Claret
Les Psyttalia (ou Opius, anciennement) sont une famille d’Hyménoptères, les Braconidés. Ce sont des parasitoïdes endoparasites dont Psyttalia concolor et P. lounsbury s’attaquent à la Mouche de l’Olive (Bactrocera oleae). Ce sont des Psyttalia lounsbury qui ont été lâchés dans mon oliveraie de Claret, ma première expérience grâce à l’INRA de Valbonne.
Les Psyttalia (17/07/2008) ont été amenés dans des tubes en carton qui ont été accrochés dans l’arbre témoin.
L’image ci-contre montre le bord du tube qui a servi à les transporter dans l’arbre de ma plantation à Claret (vue très agrandie). Il est 9h00 du matin, ils se réchauffent avant de prendre leur envol..
1 – Localisation
Psyttalia concolor était localisé en France, en région méditerranéenne. Il était lié à une plante hôte, le Câprier (Capparis spinosa). La plante hôte a plus ou moins disparu en région méditerranéenne française, victime du gel de 1956 et de diverses destructions de son habitat (les murs en pierres sèches). D’autres plantes hôtes sont susceptibles d’abriter un parasite qui sera ciblé par le Psyttalia :
- le jujubier parasité par Carpomya incompleta,
- le câprier parasité par Capparimya savastri (mouche de la Câpre),
- le lyciet parasité par Ceratitis capitata (mouche des fruits).
1.1 Expérimentations
Des expérimentations ont eu lieu à l’INRA pour la réintroduction de cet auxilaires mais semblent abandonnées. En Italie, l’emploi de cet auxilaire en lutte biologique remonte au début du XXe siècle. Des populations indigènes de Psyttalia concolor seraient localisées au Maroc, dans la région du Sousse (Agadir) où les hôtes seraient l’Arganier et le jujubier (Zizyphus lotus).
L’INRA (Valbonne) a préféré utiliser un autre auxiliaire, Psyttalia lounsbury originaire de Tanzanie et du nord de l’Afrique du sud.
1.2 Résultats
Une expérimentation a été menée en 2008, dans la région méditerranéenne française. L’oiveraie Gimilio de Claret a été un des points de lâcher de ces insectes (18/07/2007). Un an après, seul une station située en Corse s’est révèlée productive, les insectes se sont maintenus et multipliés.
1.3 Retombées
Une des recommandations de l’équipe de Valbonne a été d’introduire dans l’oliveraie l’Inule visqueuse, comme plante susceptible de favoriser les psyttalias. Des essais de plantation de câpriers se sont soldés par des échecs.
En relation avec le GRAB (Avignon), j’ai poursuivi les recherches sur l’Inule et noué une coopération avec Jean Lecomte.
2 – Les recherches privées sur les auxiliaires
En 2008, constatant l’échec des lâchers de P. lounsbury, je commence à m’intéresser aux plantes hébergeant des auxilaires. Parallèlement, Jean Lecomte poursuit ses investigations dans une région, celle des Albères (jouxtant Banyuls) où les friches et les vignes abandonnées recèlent des trésors en insectes et plantes de toutes sortes. Il en tirera son livre0
3 – Le Groupe de Recherches en Agriculture Biologique
Le Groupe de Recherches en Agriculture Biologique sera un des points de départ pour la recherche et la promotion de l’Inule visqueuse. François Warlopp sera un correspondant qui nous fournira toutes des informations, notamment la possibilité de traduire en français et de publier un article de Franco Sol Mican qui expérimente en Andalousie.
Chevalier du Mérite Agricole
Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Cadre technique supérieur de la Recherche (IR-CNRS ER)
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc
Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles
P.S. : l’introduction des Psyttalias lounsbury a été un échec, sauf en Corse. Les causes n’ont pas été clairement déterminées. Nous somme d’avis que « point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ». Avec mon ami et collègue Jean Lecomte, avec nos petits moyens, nous avons persévéré. Dans la lutte biologique et la culture sans pesticides chimiques.