La pyrale du Buis

Introduction


Chenille

La Pyrale du buis (Cydalima perspectalis) est un insecte invasif (papillon) d’Extrême-Orient, introduit accidentellement en Europe dans les années 2000.


Imago (papillon)

C’est une espèce de lépidoptère de la famille des Crambidae. Sa chenille est responsable de dégâts spectaculaires sur le buis, dans les jardins et la massifs forestiers du sud-est de la France. Elle se nourrit des feuilles et de l’écorce de ces arbustes.

Un article récent dans la revue Sciences et Avenir (mai 2020 n° 879, pp. 80-81) relance l’impact de ce ravageur sur le Buis (Buxus sempervirens). Nous devons rester sur nos gardes concernant l’Olivier. Cette chenille menace la région PACA, l’Occitanie et le Causse du Larzac. Encore une maladie émergente venue à pied par la Chine ? A pied au départ puis en avion dans des pots de buis décoratifs.

1 – Morphologie

Cet insecte présente deux formes dans son cycle.

1.1 Le papillon (forme adulte ou imago)

L’ imago est un papillon nocturne, attiré par la lumière, qu’on peut voir tournoyer autour des réverbères, mais qu’on ne voit voler de jour que s’il a été effarouché.

1.2 – La chrysalide (forme intermédiaire ou nymphe)

La chrysalide (nymphe)  mesure 21 mm de long, de couleur brune. Elle est protégée par un cocon de feuilles et de soie.

1.3 – La chenille (forme larvaire)

Sa chenille ne semble consommer que des feuilles de buis, et l’invasion de l’espèce provoque de lourds dégâts dans les populations européennes de buis, ornementales comme sauvages. L’espèce figure depuis 2008 sur la liste d’alerte de l’Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP, 2007). Mais la menace est potentielle sur l’Olivier.

La tête est noire, la chenille possède 11 paires de fausses-pattes. (voir illustrations en-tête)

En France, son introduction accidentelle a été repérée en 2008 en Alsace, mais le nombre d’individus laisse penser qu’elle date de 2005 au moins. En une décennie, elle a conquis l’intégralité du pays

À l’été 2017, la Belgique fait aussi face à une invasion. Les régions de Bruxelles et des Brabants flamand et wallon sont particulièrement touchées, les buis de nombreux jardins étant ravagés par l’insecte. L’espèce aurait été introduite accidentellement dans le pays via des végétaux importés d’Asie.

1.4 – Les oeufs

Dès l’émergence des adultes et l’accouplement, la femelle dépose ses oeufs sous forme de petits paquets. La femelle qui a une durée de vie d’environ 15 jours, pond à plusieurs reprises. En laboratoire, elle dépose entre 800 et 1200 oeufs. La ponte est d’aspect translucide, généralement sur la face inférieure de la feuille.  Elle est difficile à repérer au premier abord. Les jeunes chenilles vont se former et quelques jours plus tard, on pourra observer les têtes noires des chenilles au travers du chorion des oeufs.

1.5 – La plante hôte

La plante hôte est le buis. Les chenilles se nourrissent exclusivement de buis (Buxus), dont elles consomment les feuilles et l’écorce. Elles ont plus précisément été observées en Europe sur Buxus sempervirens (Buis commun), sur la variété horticole rotundifolia de ce dernier (Buis à feuilles rondes), ainsi que sur Buxus colchica (Buis de Colchide ou du Caucase).

Nous citons cette Pyrale dans la mesure où elle appartient à la famille des Crambidae, comme la Pyrale de l’Olivier (ou du Jasmin). C’est un insecte à surveiller, dans la mesure où il pourrait s’adapter et «sauter» sur l’Olivier, ce que nous n’espèrons pas.

2 – Biologie

Nous renvoyons le lecteur vers le site Wikipédia.

3 – Lutte

Nous renvoyons le lecteur vers le site Wikipédia et le site de l’INRA..

Essentiellement, comme pour la Pyrale du Jasmin-Olivier, il faut traiter les jeunes chenilles avec des pulvérisations d’une solution de Bacille de Thuringe.

3.1 – Lutte biologique

La biodiversité dans les jardins est le meilleur insecticide.

Comme pour la Pyrale de l’Olivier, la lutte est avant tout biologique. L’INRA préconise le ramassage des chenilles (échenillage) : elles ne sont pas urticantes et ne causent pas de brulures car non-urticantes.

Les jeune chenilles du stade 1 seront traitées au Bacille de Thuringe, souche kurstaki (BtK) par pulvérisation de solution dans l’eau. Il faut trois traitements dans l’année car il y a 3 vols de papillons et 3 périodes de ponte.

L’INRA demande de ramasser aussi les pontes (œufs) afin de voir s’il n’y en a pas qui hébergeraient des parasitoïdes. Il existe un insecte oophage, l’éphippigère des vignes connu pour dévorer les pontes de lépidoptères.

Enfin, il y a un prédateur «naturel», le Frelon asiatique (Vespa vellutina) qui est capable de percer les abris des chenilles et de les emporter pour nourrir leu couvain. Néanmoins, ce prédateur n’est pas du tout apprécié par les apiculteurs dont il impacte les ruches.

Contre les papillons adultes, avant qu’ils ne pondent, l’attraction lumineuse des lampadaires doit être mise à profit. Ces lampadaires attirent aussi les chauve-souris qui font une grosse consommation de papillons.

Les petits passereaux ont commencé à se nourrir de cette chenille. Les encourager avec des nichoirs pour les attirer.

3.2 – Lutte chimique

Cette lutte contre les chenilles essentiellement est réservée aux professionnels détenteurs du certiphyto. Elle n’est pas recommandée par l’INRA car beaucoup de chenille ne sont pas atteintes par l’insecticide de contact, ce dernier se révèle toxique pour l’utilisateur.

Enfin, la destruction des adultes se fait par piégeage.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




La pyrale du Jasmin sur l’Olivier

Introduction

La Pyrale du Jasmin, ou Palpita (=Margaronia) unionalis Hubner, est un Papillon (un Lépidoptère) de la famille des Crambidae,

Elle est indigène dans le bassin méditerranéen. La chenille se nourrit des jeunes feuilles d’olivier, à la pointe de rameaux.

Les chenilles s’en prennent aussi aux autres Oléacées : Jasmin (Jasminum fruticans), Troëne (Ligustrum sp.), le Frène (Fraxinus sp.), Forsythia, Buis (Buxus sempervirens), …. L’arbousier (Arbutus unedo) est également attaqué. Les dégâts peuvent être importants sur les jeunes plants d’oliviers.

1 – Morphologie

Cet insecte se présente sous deux formes : un papillon et une chenille.

1.1 – Le papillon (forme adulte ou imago)

Les adultes sont des papillons blancs de 2,5 à 3 cm d’envergure, la forme est triangulaire au repos (posé sur un support). Il i a deux paires d’ailes, transparentes, les antérieures sont bordées de brun avec 2 points noirs situés au milieu.

1.2 – La chrysalide (forme intermédiaire ou nymphe)

La chrysalide (forme intermédiaire entre l’adulte et la chenille) mesure 12 à 16 mm de long, 3 à 4 mm de large. Elle est de couleur brune, l’enveloppe est finement rugueuse.

1.3 La chenille (forme larvaire)

La chenille possède une tête de couleur jaunâtre et un corps vert. Elle possède 3 paires de petites soies disposées latéralement sur chaque segment. Au dernier stade de croissance, la chenille mesure de 18 à 20 mm de long.

1.4 Les oeufs

Les oeufs sont blancs, de forme ovale, aplatis et finement réticulés. Ils mesurent 1 mm de long et 0,5 mm de large.

2 – Biologie – Cycle

Il est absolument primordial de bien comprendre la biologie de l’insecte afin de le combattre.

Les adultes émergent des chrysalides au début du printemps. Ils sont de mœurs crépusculaires.

L’accouplement a lieu dès le 2e jour, après une parade nuptiale de 4 à 6 heures.

Les femelles pondent environ 600 oeufs, isolés ou en groupes de 3 à 5 sur les deux faces des feuilles, principalement le long de la nervure principale. Les oeufs écolsent au bout de 3 à 20 jours.

Les chenilles vont se nourrir pendant 18 à 25 jours, sur les jeunes feuilles à l’extrémité des rameaux, décapant la surface puis en découpant le limbe.

A l’issue du nourrissage, la chenille construit sous la face inférieure d’une feuille un abri de fils de soie, réunissant 2 à 3 feuilles, s’installant dans l’abri ainsi formé et commencent la transformation en chrysalide. Il en sortira un papillon.

La Pyrale de l’Olivier (ou du Jasmin) développe 2 à 4 générations par an et passe l’hiver au stade de chenille.

3 – Symptômes et lutte

3.1 – Symptôme et diagnostic

Les dégâts causés par les chenilles deviennent importants dans les jeunes plantations ou sur des jeunes greffes (rameaux de 1 à 3 ans).

Les larves de 1er stade décapent le parenchyme de la face inférieure des feuilles (tissus tendre). Plus âgées, elles découpent les feuilles mais peuvent aussi s’attaquer aux bourgeons terminaux.

Les chenilles de 2e stade s’attaquent aux olives en formation, les rongeant parfois jusqu’au noyau.

3.2 – Moyens de lutte

Il convient de faciliter le ré-équilibrage écologique des oliveraies pour le retour des insectes parasitoïdes qui ont une action importante sur la Pyrale. Nous préconisons aussi l’emploi de substances extraites de la nature comme les produits à base de bacille de Thuringe. Cette lutte se fait essentiellement contre les chenilles, le bacille bloquant leur nutrition.

3.2.1 – Lutte biologique

Les traitements se font à base d’une solution aqueuse de bacille de Thuringe (Bacillus thurigiensis), produit conforme aux principes de la lutte raisonnée et admis dans le cahier des charges de l’agriculture biologique.

3.2.2 – Lutte chimique

Nous ne recommandons pas ce type de lutte réservé aux titulaires du Certiphyto. Voyez le site de l’AFIDOL.

3.3 – Autres insectes voisins

Nous ciblons ici des pyrales et des chenilles d’autres papillons :

  • la Pyrale du Buis,
  • la Teigne de l’Olivier,

Cette fiche est largement inspirée de celles publiées par l’AFIDOL et par le FREDON-Corse.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




La laitue des vignes

Illustration : Wikipedia.

Introduction

La laitue des vignes (Lactuca viminea) est classée en premier par Jean Lecomte en raison du grand nombre de parasitoïdes qu’elle héberge.

C’est une plante de la famille des Astéracées (autrefois appelées Composées). .

C’est une palnte bisannuelle à vivace. On la trouve dans les friches xérophiles. Il est vain de la chercher dans les vignes où les pratiques culturales n’ont pas laissé grand chose que des cailloux nus. Les autres espèces de Laitues sauvages n’hébergent pratiquement pas de parasitoïdes.

Les galles sont dûes principalement à un petit insecte de la famille des Cynipidaea, Timaspis phoenixopodos.qui pond dans les jeunes pousses de Lactuca.

Parasitoïdes hébergés

Dans les tiges

Euritomidae

Les Eurytoma timidaspis émergent des galles des tiges ainsi que les Euyrytoma martelli. Au départ, ce sont des Cynipidés qui ont pondu dans les tiges, provoquant les galles. Les larves des Cynips servent de nourriture aux Euritomidés.

Eupelmidae

Les Eupelmidés dont Euplemus confusus vont pondre dans les galles des tiges mais aussi dans les calices des fleurs parasitées. Les nouveaux Eupelmus qui émergent des galles vont aller s’intéresser aux olives parasitées par la Mouche de l’Olive et vont pondre dans ces olives.

Ils vont aussi pondre dans les inflorescences de laitues parasitées. L’intérêt est qu’ils vons ensuite s’intéresser aux olives parasitées et contribuent à la destruction des larves de Bactrocera.

Dans les inflorescences

Tephritidae

Les fleurs de Lactica sont réunies en inflorescences. Ces fleurs serrées, en tubes, abritent des larves de mouches téphritiées. Elles sont nombreuses : Capititis, Tephritis, Hypenidum, Ersina, …

Parasites des mouches Tephritadae

Les mouches Tephritidae comprennent la Mouche de l’Olive (Bactrocera oleae) mais aussi toute une série de cousines plus ou moins nuisibles pour certains fruits domestiques dont la Mouche des Fruits (Ceratitis capitata). Ces moucherons sont de la même famille que la mouche de l’olive, elles sont aussi attirées par les pièges à attractif alimentaire, on ne peut faire autrement. Les pontes des téphritidées attirent les eupelmus dont les descendants iront dans les oliviers pondre dans les olives parasitées.

D’après Jean Lecomte “Lutter naturellement contre la mouche de l’Olive .- Edisud, 2015.




Les inules


Inule en début de printemps
Illustration Wikipedia

Introduction

Les Inules (genre Inula) appartiennent à la famille des Astéracées (ex Composées). Ce sont, en général, des plantes vivaces. L’espèce qui nous intéresse est Dittrichia viscosa (L.) Greuter (1973),

Cette plante hôte à auxiliaires est classée en 4e position par Jean Lecomte, par ordre d’intérêt pour l’oléiculteur.

 En effet, elle fleurit en fin de saison, en septembre et octobre alors que les olives sont en pleine maturation et attaquées potentiellement par la mouche de l’olive.  La récolte est proche. Les larves de la mouche seront atteintes tardivement mais détruites à coup sûr quand parasitées.

Le parasite : une mouche téphritidée

La mouche Téphritidée, Myopites stylata, pond dans les capitules de l’inule vers le 15 septembre. Les oeufs développent des galles dans le réceptacle de l’inflorescence . L’action des larves transforme l’ensemble du capitule en une galle, capsule qui durcit vers la fin octobre et contient environ 5 à 6 loges occupées par une larve de Myopites.

Les parasitoïdes

Les principaux parasitoïdes qui pondent dans la galle de l’Inule sont des Eupelmidés, des Eurytomidés, des Eurytomidés et des Torymidés. Les galles constituent une véritable capsule spatiale ancrée à 1,50 m du sol où la larve du parasitoïde a dévoré celle de la Myopites. Il reste en général une à deux Myopites survivantes pour faire survivre l’espèce.

Introduction de l’Inule visqueuse

L’Inule visqueuse est considérée comme une mauvaise herbe envahissante au gré des viticulteurs qui lui ont fait une chasse impitoyable. Elle se trouve dans des friches ayant abrité des vignes, au bord des chemins.

Sur des sols riches et profonds, elle forme de grosses touffes pouvant dépasser 1,5 m de hauteur. La racine développe une grosse carotte ligneuse pouvant atteindre 30 cm de longueur.

On peut récolter des graines à l’automne tout en recherchant des galles. Les graines seront conservées en sachets de papier, au frais. Fin mars, début avril, on peut les faire germer dans des terrines, entre deux couches de papier genre sopalin.

On peut alors transplanter.

Mise en garde : il est interdit d’envoyer des graines hors de France, notamment en Australie. C’est une espèce végétale invasive !




L’Asphodèle ramifié

Illustration : Wikipedia.

Introduction

La laitue des vignes (Lactuca viminea) est classée en premier par Jean Lecomte en raison du grand nombre de parasitoïdes qu’elle héberge (Cliquez ce lien).

C’est une plante de la famille des Astéracées (autrefois appelées Composées). C’est une palnte bisannuelle à vivace. On la trouve dans les friches xérophiles. Il est vain de la chercher dans les vignes où les pratiques culturales n’ont pas laissé grand chose que des cailloux nus. Les autres espèces de Laitues sauvages n’hébergent pratiquement pas de parasitoïdes.

Les galles sont dûes principalement à un petit insecte de la famille des Cynipidaea, Timaspis phoenixopodos.qui pond dans les jeunes pousses de Lactuca.

Parasitoïdes hébergés

Dans les tiges

Euritomidae

Les Eurytoma timidaspis émergent des galles des tiges ainsi que les Euyrytoma martelli. Au départ, ce sont des Cynipidés qui ont pondu dans les tiges, provoquant les galles. Les larves des Cynips servent de nourriture aux Euritomidés.

Eupelmidae

Les Eupelmidés dont Euplemus confusus vont pondre dans les galles des tiges mais aussi dans les calices des fleurs parasitées. Les nouveaux Eupelmus qui émergent des galles vont aller s’intéresser aux olives parasitées par la Mouche de l’Olive et vont pondre dans ces olives.

Ils vont aussi pondre dans les inflorescences de laitues parasitées. L’intérêt est qu’ils vons ensuite s’intéresser aux olives parasitées et contribuent à la destruction des larves de Bactrocera.

Dans les inflorescences

Tephritidae

Les fleurs de Lactica sont réunies en inflorescences. Ces fleurs serrées, en tubes, abritent des larves de mouches téphritiées. Elles sont nombreuses : Capititis, Tephritis, Hypenidum, Ersina, …

Parasites des mouches Tephritadae

Les mouches Tephritidae comprennent la Mouche de l’Olive (Bactrocera oleae) mais aussi toute une série de cousines plus ou moins nuisibles pour certains fruits domestiques dont la Mouche des Fruits (Ceratitis capitata). Ces moucherons sont de la même famille que la mouche de l’olive, elles sont aussi attirées par les pièges à attractif alimentaire, on ne peut faire autrement. Les pontes des téphritidées attirent les eupelmus dont les descendants iront dans les oliviers pondre dans les olives parasitées.

D’après Jean Lecomte “Lutter naturellement contre la mouche de l’Olive .- Edisud, 2015.




Piège à mouches Téphritidées

Introduction au piègeage


Piège OLIPE 1.2 terminé et accroché (Oliveraie Gervais, Claret, 2017)

L’utilisation de pièges est écologique et son efficacité est contestée par tous ceux qui veulent des résultats immédiats et déversent des pesticides sur leurs oliveraies.

La fabrication d’un piège à mouches de l’olive (ou à mouche des fruits) est une opération simple. Le modèle que nous vous proposons de confectionner vous-même est le piège à attractif alimentaire connu sous le nom de piège OLIPE © (mis au point en Espagne par la Cooperativa Olivarera Los Pedroches, province de Cordoue). Ce piège a été utilisé dans de grandes oliveraies pour une action massive. Le prix de revient de ce piège est de quelques centimes d’euros. Le modèle original a été amélioré par l’introduction d’un apport coloré, le jaune et le déplacement des trous d’entrée destinés aux insectes.

 C’est la version 1.2 car il y en a eu des précédentes sans couleur jaune. Celle-ci est très efficace comme nous allons le voir ci-après.

1 – Principes de fonctionnement

Le fonctionnement repose sur trois principes :

  • l’attraction visuelle due à la couleur jaune dont l’effet agit sur la mouche de l’olive dans un rayon d’environ 300 m (action à distance, cette couleur agit aussi sur des mouches d’espèces voisines comme la mouche méditerranéenne des fruits.),
  • l’attraction olfactive simulant une source de protéines qui amène l’insecte prédateur à entrer dans le piège par des trous de 5 mm de diamètre (odeurs d’ammoniaque ou de charognes en putréfaction),
  • une enceinte constituée par une bouteille d’eaux minérales en PVC récupérée après consommation du contenu, munie de son bouchon (le plastique doit être sans aucune coloration, notamment le bleu qui éloigne les mouches par répulsion). La bouteille est percée à mi-hauteur de trous de 5 mm de diamètre (ce diamètre doit éviter l’entrée d’autres insectes carnivores, auxiliaires utiles comme Chrysoperla carnea). La coloration verte ou jaune de certains bouteilles teintées dans la masse, est un atout).

Enlever les étiquettes des bouteilles.

2 – Etapes de la construction

2.1 – Perçage de la bouteille

Prendre un clou ou une tige métallique pointue de 5 mm de diamètre emmanchée ou tenue par une pince étau. La chauffer à l’aide d’une lampe à souder sans la faire rougir. A mi hauteur de la bouteille, percer tout autour cinq trous de 5 mm de diamètre.

2.2 – Coloration jaune

Découper dans des rouleaux de plastique adhésif domestique jaune (garniture de placards disponible dans les rayons drogueries des super-marchés) des bandes de 10 cm de hauteur et de longueur la circonférence de la bouteille moins 1 cm (environ 27 cm). La bande doit laisser une bande de 1cm non recouvert qui va servir à jauger le contenu de la bouteille. La bande doit arriver en dessous de la rangée de trous. Ce procédé de collage de bandes adhésives permet le maintien de la couleur intense et la réutilisation des bouteilles plus de deux ans.

2.3 – Attractif alimentaire

L’attractif est une solution de phosphate di-ammonique (DAP), une poudre blanche cristallisée semblable à du sucre. On le trouve chez des marchands de produits pour la viticulture, c’est un additif de fermentation qui active les levures du moût. Ce produit est soluble dans l’eau, non toxique à dissoudre dans de l’eau. La dose est de 40 g par litre, soit le contenu d’une grosse cuiller à soupe pour 75 cl d’eau (une demi-bouteille d’eau minèrale). Avec un entonnoir, verser jusqu’au niveau des trous.

Nous recommandons à ceux qui ont beaucoup de pièges à amorcer de confectionnes des bidons de 5 l avec 200 g de DAP.

2.4 – Autres attractifs possible

Il existe en jardineries des attractifs guêpes- mouches à base de farines végétales et animales qui sont utilisés avec des gobe-mouches. Le remplissage des bouteilles est délicat et salit les parois de la bouteille.

Il est possible d’utiliser des déchets de poisson (sardines en particulier) ou d’uriner dans les bouteilles. Nous déconseillons ces procédés efficaces, certes, mais dont la pollution olfactive n’est plus à démontrer.

2.5 – Dispositif d’accrochage des bouteilles

Il existe des rubans textiles élastiques dans les jardineries, rubans utilisés comme liens à tout usage. Couper un morceau ce 30 cm et y faire un noeud d’arrêt à chaque extrémité et un noeud coulant autour du col de la bouteille garnie de son contenu et de son bouchon. C’est simple et efficace.

Dans l’arbre, choisir une branche du côté du vent marin (sud ou sud est). Suspendre la bouteille à 7 cm environ en faisant deux tours autour de la branche et en pinçant une boucle du lien sous un tour. Le poids de la bouteille coince la boucle. Il suffit de tirer le nœud d’arrêt pour décrocher la bouteille en vue de son entretien de son remplissage ou de son remplacement.

Certains marques d’eaux minérales ont modifié le bouchage de leurs bouteilles dont le bouchon n’est plus à vis. D’autre part, le plastique du bouchon s’affaiblit par le perçage et le fil de fer proposé risque de traverser le bouchon qui se désagrège. Le lien avec un noeud coulant est plus simple, plus solide et plus rapide à réaliser.

3 – Stratégie de pose des pièges

3.1 – Date de pose des pièges

Il est recommandé de poser les pièges avant la mi-mai au plus tard. Il peut subsister des mouches de l’an dernier qui ont hiverné et échappé à l’hiver. Les nouvelles mouches émergent des pupes vers mi-mai, la date peut varier selon la température. Les mouches recherchent activement de la nourriture pour mûrir leurs cellules reproductrices (gamète : spermatozoïdes ou ovules, selon le sexe). Nous avons publié que les mouches de l’olive se nourrissent de toutes sortes de déjections d’oiseaux sur les branches d’oliviers, de jus de fumiers frais (à éviter dans vos oliveraies). Ces substances lui fournissent l’azote et les protéines dont elle a besoin en attendant de piquer des olives (en juillet) et d’absorber le jus des olives après y avoir percé un trou et pondu. D’avril à début juillet, elle recherche toutes les sources de protéines qu’elle peut lécher. Passé juillet, les pièges sont moins attractifs.

3.2 – Emplacement des pièges

3.2.1 –  Périphérie des oliveraies

Les pièges se placent, d’abord, en périphérie des oliveraies, sur les quatre côtés mais surtout vers le sud. Il faut un piège par arbre. On doit constituer un premier barrage d’arrêt.

3.2.2 – Intérieur de la plantation

Un arbre sur deux suffit. Les observations faites en Espagne (Andalousie et Catalogne) montrent que le piégeage massif fonctionne bien dans les grandes oliveraies de plus de 5.000 arbres. Plus la taille des vergers diminue, moins le piégeage semble efficace.

3.2.3 – Arbres isolés et petites plantations

Dans le cas d’un arbre isolé, il ne faut pas hésiter à poser quatre pièges, un à chaque point cardinal.

Dans le cas de deux arbres proches (pas moins de 4 m de distance), poser 6 pièges. La partie “intérieure” pourra être dépourvue de pièges.

Dans les petites plantations, ne pas hésiter à créer une barrière externe et à garnir chaque arbre de son piège. A partir d’une centaine d’arbres, on peut garnir un arbre sur deux dans les rangées intérieures.

Cette stratégie est valable aussi pour les pièges fonctionnant à sec (piège CONETRAP de PROBODELT© ).

conetrap02.png

Piège à sec CONETRAP de PRBODELT ©

4 – Autres mouches téphritidées

L’hebdomadaire “RUSTICA (n° 2534 du 20-26 juillet 2018, page 21) traite d’un autre « volatile » (sic), la mouche méditerranéenne des fruits ou Cératite (Ceratitis capitata Wiedeman 1826) et de son piégeage à base de phosphate di-ammonique. Rustica propose de piège “InsectOsphère“. Le prix de 8 € les deux sachets de DAP nous semble exagéré. Pour ce prix là, vous avez un sachet de 1 kg en jardinerie. Garanti pur.




Pansement des plaies de taille

Introduction

Il est courant lors des séances techniques de taille des oliviers de dire que les plaies résultant de la coupe des branches n’ont, en principe, pas besoin d’être mastiquées ou pansées. La taille devant se faire par temps sec, l’olivier s’auto-cautérise.

Cependant, si vous voulez absolument mettre un goudron ou un mastic, pas de «goudron de Norvége». Utilisez de l’huile de Cade, la vraie, produite à Claret (Hérault) à partir de la distillation du genévrier oxycèdre, le Cade.


Genévrier oxycèdre ou Cade

Le genèvrier oxycèdre ou cade (cliquez ce lien) est un arbre de nos garrigues.

La seule distillerie encore en service est stuée dans l’Hérault, dans mon village : Claret. Cliquez ce lien.


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Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
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La cercosporiose

Une maladie cryptogamique ou fongique

La cercosporiose est provoquée par un champignon nommé Pseudocercospora cladosporioides. Il a attiré notre attention il y a environ un an lors d’une des journées techniques de l’oléiculture organisée par l’AFIDOL (re-nommée France-Olive) avec les Moulins de Pignan et de la Dentelle (Villeveyac). Elle est appelée maladie du Plomb.

Une maladie cryptogamique, ou maladie fongique, est une maladie causée à une plante par un champignon ou un autre organisme filamenteux parasite (cas des Oomycetes). Lorsque c’est un animal qui est atteint, on parle plutôt de mycose. Nous avons affaire ici à la cercosporiose de l’Olivier.

Symptômes


Feuilles atteintes

Le champignon microscopique (Pseudocercospora cladosporioïdes) a été longtemps confondu avec celui de l’Oeil-de-Paon. C’est une maladie des feuilles. Il peut toucher aussi les pétioles, les pédoncules et les olives.

En effet, en conditions favorables, il peut affecter les fruits et compromettre une récolte.

On voit apparaître sur les feuilles des taches jaunâtres qui se nécrosent. Généralement, ce sont les pointes des feuilles qui sont touchées ou les bords. La face inférieure des feuilles se couvre d’un feutrage grisâtre qui est la conséquence du développement de filaments de fructifications du champignon. D’où le nom de maladie du plomb !

Degâts

L’arbre perd ses feuilles malades. Les symptômes sur les olives sont des lésions creuses de 3 à 7 mm de couleur ocre, marron ou violacée. La pulpe a tendance à devenir de texture liégeuse.

Biologie (cycle de vie du parasite)

Le cycle a été peu étudié mais on le compare à celui de l’Oeil-de-Paon. La durée de vie et le développement dépendent principalement de l’humidité atmposphérique, de la température et de la localisation de l’oliveraie ainsi que de la nature du sol.

Les contaminations sont particulièrement sévères dans les oliveraies denses, peu aérées et dans les parties basses de la frondaison. Les feuilles malades peuvent abriter le champignon pendant de longues périodes de dormance. L’incubation peut aller de 1 à 10 mois (selon des études espagnoles). Les infestations sont principalement observées sur les vielles feuilles. L’oléiculteur doit être particulièrement vigilant quand la température commence à monter vers 21°C.

Stratégie de lutte

La taille, en aérant l’arbre, favorise l’assèchement du feuillage. i un foyer est détecté, la sévérité de la taille doit être augmentée. Il faut également éloigner rapidement les bois de taille le plus rapidement possible. La taille réduit aussi l’inoculum, à condition de pouvoir broyer rapidement les branches.

Les traitments sont ceux appliqués pour l’Oeil-de-Paon. La bouillie bordelaise est conseillée, dés la fin de l’été (AFIDOL).

Utilisation des composés à base de cuivre

La lutte préventive consiste à appliquer des composés à base de cuivre, avant que les conidies ne germent. Surveiller la température dans vos arbres. En général, 2 à 3 passges à demi-dose (moitiè de la dose maximale autorisée portée sur l’emballage du produit. Le dosage doit être de 1,25 g/hk de produit à 20% de cuivre. Il est possible de diviser par deux et d’utiliser une préparation dont le caractère adhésif est renforcé ! 125g/hl pour un pulvérisateur.

Attention : le cuivre s’accumule dans le sol ; à terme, il peut entraîner une perte de fertilité du sol, perte irrémédiable ! Limitez les apports à 2 années de traitement consécutives. Evitez de pulvériser  à la volée, visez à la lance le feuillage atteint. La qualité de l’application est couvent plus importante que la quantité.

Les titulaires du certiphyto peuvent utiliser les préparations à base de zinc (mancozèbe), avant la floraison.

Attention : le cuivre nuit à la bonne nouaison des fleurs.




Le fenouil commun sauvage

Illustration Wikipedia

Le fenouil commun sauvage, Foeniculum vulgare est une plante de la famille des Apiacées (anciennement Ombellifères). C’est une plante aromatique souvent utilisée en cuisine pour parfumer certains poissons ou les olives cassées.

Le fenouil a une variété cultivée qui développe un gros bulbe blanc comestible, très apprécié cru (en salade) ou cuit. La variété sauvage développe un court rhizome. Elle se développe le long des routes, dans les friches ou dans les oliveraies. Dans certaines friches, elle envahit tout l’espace.

Le fenouil commun fleurit en août-septembre et forme des ombelles de fleurs. Les tiges ont alors atteint prsè de 2m de hauteur.

Parasites

Les ombelles du fenouil sont visitées par un parasite dont la ponte provoque des galles. Il s’agit de Lasioptera carophila, une Cécidiomyidée. Ce parasite pond un oeuf au point d’insertion d’une ombellule, vers la fin août.

Parasitoïdes

Plusieurs parasitoïdes vont venir pondre sur les larves de la Lasioptera. ce sont des Eupelmidés, des Eulophidés, des Eurytomidés et des Torimidés. Seuls les Eupelmidés  et un Eulophidé (Pnigalio sp.) vont s’intéresser aux Bactrocera oleae, lorsqu’ils vont émerger des galles en octobre.

 




La molène à feuilles sinuées

Illustration Wikipédia

La Molène à feuilles sinuées (Verbascum sinuatum Linné 1753) est une plante de la famille des Scrofulariacées qui pousse en milieu méditerranéen. Il ya 116 espèces de molènes qui attirent toutes sortes d’insectes parasites. Seule la Molène à feuilles sinuées est une plante hôte intéressante pour l’oléiculteur. Elle est parasitée par des charançons dont les larves attirent des parasitoïdes dont quelques espèces s’intéresseront aux larves de la mouche de l’olive.

La molène à feuilles sinuées fleurit de mai jusqu’à novembre.

Parasites

La principal parasite est un charançon (Gymnetron tetrum (Fabricius, 1792)) qui se rencontre en début de floraison. Ils se nourrissent des boutons floraux et y pondent leurs oeufs. Les larves attirent des parasitoïdes qui pondent dans les boutons parasités

Parasitoïdes

Seuls les Eupelmus confusus et Eurytoma sp.  iront ensuite sur les larves de Bactrocera.

Mouches téphritidées

Plusieurs mouches de la famille des téphritidées ont été observées dans les fleurs de molènes. Des pontes sont possibles, des pupes de Téphritidées ont été observées dans plusieurs capsules.

Plantation

Les molènes peuvent facilement être plalantées sous les oliviers, certaines y poussent spontanément.

D’après Jean Lecomte “Lutter naturellement contre la mouche de l’Olive .- Edisud, 2015.